Week-end campagne
Auteur : Pascale François
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Quand j'étais petite, j'imaginais qu'en des temps difficiles, le meilleur refuge serait la campagne. Et l'insouciance me faisait rêver d'un exode.
J'arrivais à expliquer la campagne par ce qu'elle n'était pas, pour moi elle n'était pas la montagne, n'était pas la mer. Quand on vivait à la campagne, on habitait pas la ville mais j'acceptais les villages, les petites et grandes fermes isolées, ha ! l'isolement, voilà un terme bien abaissant. Je réalise maintenant que les villes sont isolées dans l'immensité des campagnes. Campagne et ville sont liées l'une à l'autre, ce qui les réunit, c'est leurs différences.
Je ne peux pas décrire ce qu'est la campagne, mais je peux la raconter, la sentir, la voir, l'entendre et la toucher. Elle n'est faite que de sens.
Mon métier n'est pas de la campagne, mais je peux écouter ceux et celles qui travaillent avec elle, et fort heureusement, la campagne a une très bonne mémoire.
Peut-être connaissons nous des temps difficiles, alors, je me rapproche de la campagne, et dans l'étroitesse des villes, elle est mon luxe - mais peut-être pas celui d'un autre. La campagne est multiple et chacun la vit à sa façon. Les hommes et les femmes présents sur ce site viennent d'horizons bien différents, les uns travaillent et vivent à la campagne, les autres vivent en campagne et travaillent en ville, les uns travaillent et vivent en ville, les autres plus rarement vivent en ville et travaillent à la campagne.
Gens des villes, gens des champs, ils ne manquent pas d'inspiration pour nous raconter leur campagne.
La campagne pour lui
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